Français pour les 3ème: 3C

Publié le par Principal clg Matouba

3C                      Nouvelles de Guadeloupe

Je vous propose la suite de la séquence commencée avant l'interruption des cours. Vous trouverez des éléments de correction à la fin de chaque séance, à ne consulter évidemment qu'après avoir réalisé les exercices. Pour toute question, vous pouvez me contacter à l'adresse électronique suivante : younaruelland@yahoo.fr. Essayez de faire circuler les cours que vous trouverez ici et travaillez bien !

Bilan de la correction de la rédaction de la séance 4 (Ecrire un article de fait divers) : L'exercice a été réussi dans l'ensemble. Il semble que l'analyse du sujet conduite en commun ait représenté une aide pour beaucoup d'entre vous. Je ne peux que vous encourager à continuer de travailler vos rédactions de cette façon : faites la « liste des courses » , n'oubliez pas de la relire régulièrement tout au long de l'écriture et surtout avant de recopier au propre.

Lecture


Suite de la séance 5

Distinguer les points de vue narratifs

1er paragraphe de « La Serpillière » Max JEANNE

  • EXERCICES

Aidez vous de la fiche memento lecture « Le statut du narrateur et le point de vue narratif » (distribuée lors du dernier cours) pour réaliser ces nouveaux exercices. Consultez ensuite la fiche « éléments de correction ».

Rappel :

Pour raconter une histoire, le narrateur peut rapporter les faits et décrire les personnages, les lieux, etc. de différentes façons, comme le cinéaste a différentes possibilités pour filmer une scène : le narrateur choisit un point de vue (ou focalisation).

  • Le point de vue interne: Le narrateur ne raconte que ce que voit et ressent un personnage.

Le narrateur évoque alors les sensations (visuelles, auditives, etc.), les réactions, les pensées du personnage, en utilisant des champs lexicaux subjectifs ou des figures de style comme la comparaison et la métaphore.

  • Le point de vue externe (ou objectif) : le narrateur raconte les événements et décrit les personnages, les lieux, etc. du dehors, sans s'impliquer dans l'action ou les faits.

Le narrateur est plus ou moins précis dans ses descriptions, qui sont plus dépouillées. II ne décrit pas les pensées des personnages, et ne dit rien de leur passé ou de leur avenir.

  • Le point de vue omniscient : le narrateur est partout à la fois, voit tout et sait tout. Il connaît les pensées de tous les personnages, leur présent, leur passé et leur avenir.

Attention ! Au cours d'un même récit, le narrateur peut changer de point de vue.

Exercice 1 : Dans « La Serpillière », trouver un passage où le point de vue est interne à un autre personnage.

Exercice 2 : Identifier les points de vue narratifs utilisés dans les extraits suivants. Justifiez vos réponses :

a. Cependant, la rivière s'était peu à peu couverte d'un brouillard  blanc  très épais qui  rampait sur l'eau fort bas, de sorte que, en me dressant debout, je ne voyais plus le fleuve , ni mes pieds, ni mon bateau, mais j'apercevais seulement les pointes des  roseaux , puis, plus loin,, la plaine toute pâle de la lumière de la lune [¼]Je fus ébloui par le plus merveilleux, le plus étonnant spectacle qu'il soit possible de voir  [¼] Le brouillard  [¼] s'était peu à peu retiré et ramassé sur les rives [¼] là-haut, sur ma tête, s'étalait, pleine et large, une grande lune illuminante au milieu d'un ciel bleuâtre et laiteux.

G de Maupassant, Contes fantastiques

b. Pendant qu'Etienne se débattait ainsi, ses yeux  [¼] peu à peu l'aperçurent. Il s'étonna , il ne s'était pas figuré l'horizon de la sorte lorsque le vieux Bonnemort le lui avait indiqué du geste, au fond des ténèbres. Devant lui, il retrouvait bien Le Voreux  [¼]Mais autour des bâtiments, le carreau s'étendait et il  ne se l'imaginait pas si large, changé en un lac d'encre par les vagues montantes du stock de charbon  [¼] Vers la droite, le terril barrait la vue , colossale comme une barricade de géants  [¼] Puis les champs se déroulaient [¼] Et, sous le ciel livide, dans le jour bas de cet après-midi d'hiver, il semblait que tout le noir du Voreux, toute la poussière volante de la houille se fût abattue sur la plaine, poudrant des arbres, sablant les routes, ensemençant la terre.

Emile Zola, Germinal

c. Il y avait là, à droite, au bord de la route, une auberge, une charrette à quatre roues devant la porte, un grand faisceau de perches à houblon, une charrue, un tas de broussailles sèches près d'une haie vive, de la chaux qui fumait dans un trou carré, une échelle le long d'un vieux hangar à cloison de paille. Une jeune fille sarclait dans un champ où une grande affiche jaune, probablement du spectacle forain de quelque kermesse, volait au vent.

V. Hugo, Les Misérables

d. A vingt stades de Césarée de Cappadoce, une eau thermale sourdait sur les contreforts boisés du mont Argée, près de la grande route romaine. Une dalle de pierre, ornée de figurines grossières et d'une inscription grecque témoignait que cette source avait jadis été consacrée aux frères Dioscures, Castor et Pollux. Les images, demeurées intactes , de ces dieux païens, étaient censées représentées les saints chrétiens Cosme et Damien.

De l'autre côté de la route, en face de la Source Sainte, s'élevait une petite taverne , misérable chaumine flanquée d'une basse-cour malpropre avec un appentis pour les poules et les oies. Dans ce cabaret que tenait le malin Syrax, on pouvait se procurer du fromage de chèvre, du pain bis, du miel, de l'huile d'olive et le vin âpre du cru.

D. Merejkowski, Julien l'Apostat
Exercice 3 : a. Quel est le point de vue narratif utilisé dans cet extrait de A l'Ouest rien de nouveau de E. M. Remarque (nous avons déjà étudié un extrait de ce roman dans la séquence sur la première guerre mondiale : Le narrateur est allemand, il vient de poignarder un soldat français ( Paul Duval) qui avait trouvé refuge dans le même trou d'obus que lui. Dans cet extrait, le français n'a pas encore succombé à ses blessures. ) ?

Il est mort, me dis-je ; il doit être mort ; il ne sent plus rien ; ce qui râle là n'est que le corps ; mais cette tête essaie de se relever ; les gémissements deviennent, un moment, plus forts, puis le front retombe sur le bras. L'homme se meurt, mais il n'est pas mort. Je me porte vers lui en rampant ; je m'arrête, je m'appuie sur les mains, je me traîne un peu plus en avant, j'attends ; puis je m'avance encore ; c(est là un atroce parcours de trois mètres, un long et terrible parcours. Enfin, je suis à côté de lui.

Alors il ouvre les yeux. Il m'a sans doute entendu et il me regarde avec une expression de terreur épouvantable. Le corps est immobile, mais dans les yeux se lit un désir de fuite si intense que je crois un instant qu'ils auront la force d'entraîner le corps avec eux, de faire des centaines de kilomètres rien que d'une seule secousse.

b. Réécrire l'extrait en adoptant le point de vue du soldat français. Vous pouvez employer la 1ère ou la 3e personne.

Eléments de correction

Exercice 1

p. 51, après les astérisques : « Quel diable lui était donc passé par la tête...nègre à rhum »

Exercice 2

a)      Le point de vue est interne. La narration est à la 1ère personne, le point de vue ne peut alors qu'être interne au narrateur-personnage.

b)      Le point de vue est interne à Etienne à partir de « Il s'étonna ». Avant cela, il est omniscient. En effet, Etienne est d'abord décrit de l'extérieur, mais son prénom est connu du narrateur. On voit ensuite la scène à travers ses yeux : « Vers la droite, le terril barrait la vue , colossale comme une barricade de géants  [¼] Et, sous le ciel livide, dans le jour bas de cet après-midi d'hiver, il semblait que tout le noir du Voreux, toute la poussière volante de la houille se fût abattue sur la plaine, poudrant des arbres, sablant les routes, ensemençant la terre. » ; la comparaison, le vocabulaire subjectif, l'expression « il semblait que » traduisent les sentiments et impressions du personnage.

c)      Le point de vue est externe. En effet, le paysage et le personnage sont écrits de l'extérieur uniquement, on a l'impression que le narrateur les découvre en même temps que le lecteur.

d)      Le point de vue est omniscient. Le narrateur connaît tout des lieux et des personnages.

Exercice 3

a)      Le point de vue est interne au narrateur, soldat allemand.

b)      J'ai mal. Il faut que j'essaie de relever ma tête... C'est trop difficile, j'ai l'impression que mon ventre se déchire... Je n'arrive plus à bouger, je vais mourir là... Mais ? d'où viennent ces bruits ? C'est lui, il veut m'achever.. ; trouver la force d'ouvrir les yeux... Cette fois, c'est la fin !


Lecture


Séance 6

Connaître les différentes façons de rapporter les paroles d'un personnage

« La Serpillière », p.54-55

  • RAPPEL

Nous avons observé au début de la séance précédente que dans les passages où le point de vue est interne, on a l'impression d'entendre la voix du personnage sans qu'il prenne réellement la parole. Il existe en effet plusieurs façons de faire parler un personnage.

  • OBSERVATION

-observer les passages suivants et remplir le tableau:

Passages à observer

Qui parle ?

A qui ?

Y a-t-il un verbe de parole ? Cite-le.

Quelles sont les personnes utilisées ?

La narration s'interrompt-elle ?

Quels signes de ponctuation sont utilisés ?

Quel effet est produit ?

« Tout au long du chemin de terre serpentant dans le sous-bois, je suis resté silencieux. Edgard parlait pour deux, exactement comme s'il avait avalé une radio. Essaie de comprendre ça. Maître, » tentait d'expliquer Berto, une fois de plus. (p.55)







Son avocat, pas un ténor du barreau, mais un jeunot commis d'office, lui avait expliqué que ce qu'on lui reprochait surtout, c'était son retard à l'allumage (p.54)







Ouais, d'accord, il avait lesté les siennes de deux ailettes pour forer un trou à crabe dans la poitrine de son compère. (p.55)







  • LECON

-Dans le 1er extrait, les paroles sont rapportées au style direct, dans le second au style indirect et dans le dernier, au style indirect libre.

-Fiche memento langue à retenir :

Fiche memento langue
LES PAROLES RAPPORTEES
I-LES PAROLES RAPPORTEES AU STYLE DIRECT

Ce procédé permet de rapporter fidèlement les paroles prononcées. Cela produit un effet de réel.

Caractéristiques

-Les paroles rapportées directement forment des phrases à part.

-A l'écrit, ces phrases sont annoncées par deux points, et souvent encadrées par des guillemets. (le retour à la ligne et le tiret signalent le changement de locuteur).

-Pour rappeler qui parle, à qui et comment, on place un verbe de parole avant (a), après (b)ou à l'intérieur des paroles rapportées (c). Dans le dernier cas, on parle de proposition incise.

Ex :« Tout au long du chemin de terre serpentant dans le sous-bois, je suis resté silencieux. Edgard parlait pour deux, exactement comme s'il avait avalé une radio. Essaie de comprendre ça. Maître, » tentait d'expliquer Berto, une fois de plus. » (l. 228-232)

-Les paroles rapportées directement sont des énoncés ancrés dans la situation d'énonciation : le système de temps utilisé est celui du présent ; on y retrouve les marques de la 1ère et de la 2e personnes (je, me tu , te, tes...).

II-LES PAROLES RAPPORTEES AU STYLE INDIRECT

Le narrateur rapporte les paroles d'un personnage ou un personnage les paroles d'un autre personnage. Ce procédé permet de résumer des paroles et de rapporter des paroles sans arrêter le récit, sans coupure.

Ex : « Son avocat, pas un ténor du barreau, mais un jeunot commis d'office, lui avait expliqué que ce qu'on lui reprochait surtout, c'était son retard à l'allumage, ce que Monsieur le Juge avait appelé, en détachant chaque syllabe, comme pour mieux soupeser son poids : La Pré-mé-di-ta-tion. » (l.194-198)

Caractéristiques

-Les paroles sont intégrées à la narration, au moyen de propositions subordonnées.

-Le verbe de parole se trouve dans la proposition principale et c'est le temps de ce verbe qui indique si l'énoncé est ancré dans la situation d'énonciation ou non (système du présent → énoncé ancré ; système du passé → énoncé coupé)

-La ponctuation du discours direct disparaît : ponctuation du dialogue (guillemets et tirets) et ponctuation du langage oral (points d'exclamation et d'interrogation) ; toutes les phrases deviennent déclaratives (cf. ex. a)

-Quand le verbe de parole est au passé, il faut appliquer la concordance des temps.

 

Paroles rapportées directement

Paroles rapportées indirectement

INDICATIF

Présent

Imparfait

Passé composé

Plus-que-parfait

Futur simple

Conditionnel présent

Futur antérieur

Conditionnel passé

IMPERATIF

Impératif

Infinitif (ou subjonctif)

SUBJONCTIF

Subjonctif présent

Subjonctif imparfait

Subjonctif passé

Subjonctif plus-que-parfait

III- LES PAROLES RAPPORTEES AU STYLE INDIRECT LIBRE

Le style indirect libre est une 3e façon, utilisée surtout en littérature de rapporter les paroles d'un personnage. Il sert à reproduire soit les paroles qu'un personnage s'adresse à lui-même (monologue intérieur ; il favorise alors le point de vue interne), soit les paroles qu'il prononce réellement. C'est cette ambiguïté (les paroles ont-elles été prononcées ou pas ?) qui en fait la richesse.

Ex : « Ouais, d'accord, il avait lesté les siennes de deux ailettes pour forer un trou à crabe dans la poitrine de son compère. » (l. 217-218)

Caractéristiques

-aucun verbe introducteur n'est utilisé.

-Les propos forment des phrases à part.

-Les caractéristiques du langage oral sont conservées (ponctuation : points d'exclamation et d'interrogation ; interjections (« oh ! »)...)

IV- CAS PARTICULIER : LE RECIT DE PAROLES

Il ne s'agit pas de paroles rapportées, mais simplement d'indiquer que des paroles ont été échangées. Ce procédé met l'accent sur le fait de parler, pas sur ce qui est dit.

Ex : » Il lui avait tout raconté, ce jour-là, attendant sinon un conseil du moins une réaction de sa part. » (l.13-14)

  • EXERCICES

Ces exercices sont ceux du manuel de grammaire.

Exercice 2 p. 144 : Le style indirect.  Distinguez dans ces phrases les paroles rapportées au style direct de celles rapportées au style indirect. Relevez à chaque fois le verbe qui les introduit.

1. Il va de soi que mon père était rigoureusement antiféministe. [...] Quand il déclara: «Vous mes petites, vous ne vous marierez pas, il faudra travailler», il y avait de l'amertume dans sa voix. 2. Ma cousine Jeanne était peu douée pour les études, mais très souriante et très polie; mon père répétait à qui voulait l'entendre que son frère avait une fille délicieuse. 3. Mon père disait autrefois que lorsque j'aurais dix-huit ans, il m'interdirait encore les Contes de François Coppée. 4. «Quel dommage que Simone ne soit pas un garçon : elle aurait fait Polytechnique». J'avais souvent entendu mes parents exhaler ce regret. 5. Ma mère me rapporta à la fin que Jacques s'étonnait de ne plus me voir.

S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille toc éd. Gallimard, 1958

Exercice 3 p. 144 : Transposez au style direct les phrases de l'exercice 2 qui sont au style indirect et au style indirect celles qui sont au style direct.

Exercice 4 p. 144 : Mettez les verbes en caractères gras au passé simple et appliquez la concordance des temps pour les verbes des propositions complétives.

En Chine, pendant la Seconde Guerre mondiale, une femme met au monde sa dixième fille...

1. Miss Hsu dit à la mère qu'une fille vaut bien un garçon. 2. Pendant les jours suivants, nous lui répétons toutes combien il est merveilleux d'être une femme, et qu'une femme désormais peut faire tant de choses, même devenir docteur, et comme son bébé est joli. 3. Dans la suite, le portier nous raconte que pendant tout le retour, la femme a raconté son histoire et sa terreur d'apporter à son mari une nouvelle fille. 4. Elle dit que, chemin faisant, elle trouvera un fossé commode où elle jettera le bébé.

D'après H. Suyin, Un été sans oiseaux, éd. Stock, 1968.

Exercice 6 p. 144 : Transposez les paroles de Mme de la Trave au style indirect, en les introduisant par Elle reconnaissait que... Vous serez particulièrement attentif à la concordance des temps.

Le bruit commençait de courir que le sentiment maternel n'étouffait pas Thérèse. Mais Mme de la Trave assurait quelle aimait sa fille à sa manière: «Bien sûr, il ne faut pas lui demander de surveiller son bain ou de ranger ses couches: ce n'est pas dans ses cordes; mais je l'ai vue demeurer des soirées entières, assise auprès du berceau, se retenant de fumer pour regarder la petite dormir... D'ailleurs, nous avons une bonne très sérieuse; et puis Anne est là; ah ! celle-là, je vous jure que ce sera une fameuse petite maman... »

F. Mauriac, Thérèse Desqueyroux, éd. Grasset, 1927.

Exercice 7 p. 144 : Le style indirect libre. Relevez les passages au style indirect libre. Précisez à chaque fois de quel personnage on rapporte les paroles.

Quand tante Aline et José surent qu'elle repartait, ce fut la consternation. Partir pour le Réveillon ! Tante Aline avait fait la queue pendant trois heures pour avoir des huîtres, il y avait de la choucroute avec de la vraie saucisse pour remplacer la dinde... Le lapin que Juliette avait apporté n'avait été accueilli qu'avec un demi-enthousiasme, puisqu'on le mangerait sans elle. Et le Père Noël était fichu de ne pas venir s'il apprenait que Juliette ne serait pas là. José alla se jeter sur le lit, dans la chambre.

E. Triolet, Les Amants d'Avignon, 1943, © Succession Aragon.

Exercice 8 p. 144 : Relevez les passages au style indirect libre, puis retranscrivez-les au style direct.

Elle se tenait assise, les mains croisées sur son sac assorti, souriante, hochant la tête, apitoyée, oui, bien sûr elle avait entendu raconter, elle savait comme l'agonie de leur grand-mère avait duré, c'est qu'elle était si forte, pensez donc, elle avait conservé toutes ses dents à son âge... Et Madeleine? Son mari... Ah, les hommes, s'ils pouvaient mettre au monde des enfants, ils n'en auraient qu'un seul, bien sûr, ils ne recommenceraient pas deux fois, sa mère, la pauvre femme, le répétait toujours - Oh ! oh ! les pères, les fils, les mères! - [...] non, non, c'était trop tôt, elle n'allait pas se lever déjà, partir, elle n'allait pas se séparer d'eux...

N. Sarraute, Tropismes, éd. de Minuit, 1957.

Exercice 10 p. 144 : Dans les phrases suivantes, relevez les passages qui rapportent des paroles et précisez s'il s'agit de: style direct, indirect, indirect libre ou récit de paroles.

1. Avec Stépha je parlais beaucoup de Zaza qui prolongeait son séjour à Laubardon.

2. Stépha me raconta que Mme Mabille s'était emportée et qu'elle avait déclaré: «Je hais les intellectuels!»

3. Mme Mabille regrettait de l'avoir laissée fréquenter la Sorbonne; il lui paraissait urgent de reprendre sa fille en main, et elle aurait bien voulu la soustraire à mon influence.

4. Zaza m'écrivit qu'elle s'était ouverte de notre projet de tennis et que sa mère en avait été révoltée: «Elle a déclaré qu'elle n'admettait pas ces mœurs de Sorbonne et que je n'irais pas à un tennis organisé par une petite étudiante de vingt ans.»

S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée, éd. Gallimard, 1958.

Eléments de correction

Observation

Passages à observer

Qui parle ?

A qui ?

Y a-t-il un verbe de parole ? Cite-le.

Quelles sont les personnes utilisées ?

La narration s'interrompt-elle ?

Quels signes de ponctuation sont utilisés ?

Quel effet est produit ?

« Tout au long du chemin de terre serpentant dans le sous-bois, je suis resté silencieux. Edgard parlait pour deux, exactement comme s'il avait avalé une radio. Essaie de comprendre ça. Maître, » tentait d'expliquer Berto, une fois de plus. (p.55)

Berto à son avocat

expliquer

1ère personne singulier « je »

2e personne singulier « essaie »

Oui ; elle reprend à partir de « tentait »

guillemets

Effet de réel

Son avocat, pas un ténor du barreau, mais un jeunot commis d'office, lui avait expliqué que ce qu'on lui reprochait surtout, c'était son retard à l'allumage (p.54)

Son avocat à Berto

expliquer

3e personne

non

Aucun signe particulier.

Le récit ne s'arrête pas, fluidité dans la narration.

Ouais, d'accord, il avait lesté les siennes de deux ailettes pour forer un trou à crabe dans la poitrine de son compère. (p.55)

Pensées de Berto adressées à lui-même.

non

3e personne

non

Aucun signe particulier.

Le lecteur est plongé dans les pensées de Berto.


Exercices

Exercice 2 p. 144 :

1. Il va de soi que mon père était rigoureusement antiféministe. [...] Quand il déclara: «Vous mes petites, vous ne vous marierez pas, il faudra travailler», il y avait de l'amertume dans sa voix. 2. Ma cousine Jeanne était peu douée pour les études, mais très souriante et très polie; mon père répétait à qui voulait l'entendre que son frère avait une fille délicieuse. 3. Mon père disait autrefois que lorsque j'aurais dix-huit ans, il m'interdirait encore les Contes de François Coppée. 4. «Quel dommage que Simone ne soit pas un garçon : elle aurait fait Polytechnique». J'avais souvent entendu mes parents exhaler ce regret. 5. Ma mère me rapporta à la fin que Jacques s'étonnait de ne plus me voir.

S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille toc éd. Gallimard, 1958

Exercice 3 p. 144 :

-Quand il déclara que nous ne nous marierions pas et qu'il faudrait travailler, il y avait de l'amertume dans sa voix.

-Mon père répétait à qui voulait l'entendre : « Mon frère a une fille délicieuse. »

-Mon père disait autrefois : « Lorsque ma fille aura dix-huit ans, je lui interdirai encore les Contes de François Coppée. »

-J'avais souvent entendu mes parents exhaler le regret que je ne sois pas un garçon : j'aurais fait Polytechnique.

-Ma mère me rapporta à la fin les paroles de Jacques : « Je m'étonne de ne plus voir Simone. »

Exercice 4 p. 144 :

1. Miss Hsu dit à la mère qu'une fille valait bien un garçon. 2. Pendant les jours suivants, nous lui répétâmes toutes combien il était merveilleux d'être une femme, et qu'une femme désormais pouvait faire tant de choses, même devenir docteur, et comme son bébé était joli. 3. Dans la suite, le portier nous raconta que pendant tout le retour, la femme avait raconté son histoire et sa terreur d'apporter à son mari une nouvelle fille. 4. Elle dit que, chemin faisant, elle trouverait un fossé commode où elle jetterait le bébé.

Exercice 6 p. 144 :

Elle reconnaissait que bien sûr, il ne fallait pas lui demander de surveiller son bain ou de ranger ses couches, quece n'était pas dans ses cordes; mais qu'elle l'avait vue demeurer des soirées entières, assise auprès du berceau, se retenant de fumer pour regarder la petite dormir... Elle ajouta que d'ailleurs, ils avaient une bonne très sérieuse; et puis qu'Anne était là; elle jura que celle-là serait une fameuse petite maman...

Exercice 7 p. 144 :

Quand tante Aline et José surent qu'elle repartait, ce fut la consternation. Partir pour le Réveillon ! Tante Aline avait fait la queue pendant trois heures pour avoir des huîtres, il y avait de la choucroute avec de la vraie saucisse pour remplacer la dinde... (PAROLES DE TANTE ALINE) Le lapin que Juliette avait apporté n'avait été accueilli qu'avec un demi-enthousiasme, puisqu'on le mangerait sans elle (PAROLES DE TANTE ALINE). Et le Père Noël était fichu de ne pas venir s'il apprenait que Juliette ne serait pas là (PAROLES DE JOSE) José alla se jeter sur le lit, dans la chambre.

Exercice 8 p. 144 :

Repérage : Elle se tenait assise, les mains croisées sur son sac assorti, souriante, hochant la tête, apitoyée, oui, bien sûr elle avait entendu raconter, elle savait comme l'agonie de leur grand-mère avait duré, c'est qu'elle était si forte, pensez donc, elle avait conservé toutes ses dents à son âge... Et Madeleine? Son mari... Ah, les hommes, s'ils pouvaient mettre au monde des enfants, ils n'en auraient qu'un seul, bien sûr, ils ne recommenceraient pas deux fois, sa mère, la pauvre femme, le répétait toujours - Oh ! oh ! les pères, les fils, les mères! - [...] non, non, c'était trop tôt, elle n'allait pas se lever déjà, partir, elle n'allait pas se séparer d'eux...

Transposition :

Elle se tenait assise, les mains croisées sur son sac assorti, souriante, hochant la tête, apitoyée :

« Oui, bien sûr j'ai entendu raconter, je sais comme l'agonie de votre grand-mère a duré.

-C'est qu'elle était si forte, pensez donc, elle avait conservé toutes ses dents à son âge...

-Et Madeleine?

-Son mari... Ah, les hommes, s'ils pouvaient mettre au monde des enfants, ils n'en auraient qu'un seul, bien sûr, ils ne recommenceraient pas deux fois, sa mère, la pauvre femme, le répétait toujours : « Oh ! oh ! les pères, les fils, les mères! » [...] Non, non, c'est trop tôt, vous n'allez pas vous lever déjà, partir, vous n'allez pas vous séparer de nous.... »

Exercice 10 p. 144 :

1. Avec Stépha je parlais beaucoup de Zaza qui prolongeait son séjour à Laubardon. RECIT DE PAROLES

2. Stépha me raconta que Mme Mabille s'était emportée et qu'elle avait déclaré: «Je hais les intellectuels!» STYLE INDIRECT

«Je hais les intellectuels!» STYLE DIRECT

3. Mme Mabille regrettait de l'avoir laissée fréquenter la Sorbonne STYLE INDIRECT; il lui paraissait urgent de reprendre sa fille en main, et elle aurait bien voulu la soustraire à mon influence. STYLE INDIRECT LIBRE

4. Zaza m'écrivit qu'elle s'était ouverte de notre projet de tennis et que sa mère en avait été révoltée STYLE INDIRECT : «Elle a déclaré qu'elle n'admettait pas ces mœurs de Sorbonne et que je n'irais pas à un tennis organisé par une petite étudiante de vingt ans.» STYLE DIRECT


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